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Le pays où la vie est trop chère.

Le pays où la vie est trop chère.

 

Le pouvoir d’achat devait être la priorité du président de la République. Pourtant les prix n’ont jamais autant augmenté, notamment ceux des produits de première nécessité. Comment expliquer cette augmentation ? Qui est responsable ? Et que peut faire le gouvernement puisque, de son aveu même, les caisses sont vides ? Explications en cinq questions clés.

Quelle est la hausse réelle des prix de la consommation ?

L’enquête menée par l’Institut national de la consommation révèle une hausse faramineuse des prix de certains produits alimentaires.

Entre novembre 2007 et janvier 2008, des yaourts ont vu leur coût augmenter de 40%, les pâtes de 45%, certains jambons de 44%.

Pourtant plus modérées, les évaluations de l’Insee soulignent que l’inflation (hausse des prix de la consommation) atteint le taux de 2,8% sur la même période, soit son niveau leplusélevédepuis1992.

Le logement, auquel les Français consacrent un quart de leur budget, n’est pas épargné. Les loyers ont progressé de 28,8% en moins de 6 ans, et les charges de 44%, entre 1995 et 2005, selon les comptes du logement 2005.

À l’achat, le prix dans l’ancien a bondi de 92% en sept ans, selon la Fédération nationale de l’immobilier.

Enfin, le prix de l’énergie s’envole.

En 2007, le prix des carburants a grimpé de 16,6 %. Le super sans plomb a progressé de 14,10 %, le gazole de 19,20% et le fioul domestique de 34,70% (source : DGEMP).

À qui profite l’augmentation des prix de l’alimentaire ?

Une part de la hausse des prix est due à une répercussion normale de la hausse du coût des matières premières.

Et cette augmentation n’est pas le fait des distributeurs ou du gouvernement.

Mais elle ne justifie pas la flambée constatée dans les magasins.

Certains industriels et distributeurs instrumentalisent cet événement conjoncturel pour accroître abusivement leurs marges.

Il est encore trop tôt pour désigner un coupable.

On peut penser que les transformateurs, les industriels et les distributeurs en ont chacun profité.

Certains exemples sont édifiants : alors que le cours du porc s’effondre, le prix du jambon industriel ne cesse d’augmenter.

Les cours du lait ont, quant à eux, augmenté de 28% en 2007.

Mais ce produit ne représente que 25% du prix final des yaourts, ce qui ne justifierait qu’une hausse de8% à taux de marge identique, selon l’association de consommateurs CLCV.

Pourtant, certaines marques vendent leurs laitages 40% plus cher.

Le monde de la grande distribution étant divisé en six grandes enseignes et cinq centrales d’achat, la question d’entente sur les prix doit aussi être posée.

Comment sont fixés les prix ?

Dans une économie ouverte, les prix résultent de l’offre et de la demande sur le marché.

Mais il faut aussi prendre en compte la concurrence.

L’État ne contrôle plus les prix depuis 1986.

Toutefois, le manque de scrupules de certains industriels ou distributeurs, ou encore l’entente possible entre les différents maillons de la chaîne, engendrent des abus que l’État doit contrôler.

Que fait le gouvernement ?

Le gouvernement n’agit pas.

On peut contrôler la formation des prix.

Mais il ne faut pas le faire, comme aujourd’hui, a posteriori. Il aurait fallu, dès la constatation des augmentations des matières premières, il y a 6mois, mettre en place un système de contrôle ou même d’accord, entre les distributeurs et les transformateurs pour éviter les hausses abusives.

De plus, le gouvernement rejette toute mesure efficace.

François Fillon estime en effet qu’il n’est pas question de diminuer la TVA sur les produits de première nécessité.

En fait, l’État a établi un budget sur des hypothèses, déjà irréalistes il y a six mois, et aujourd’hui complètement bouleversées par la hausse constatée.

En accordant 14 milliards d’euros aux plus aisés en juillet 2007, le gouvernement s’est privé de toute marge de manœuvre.

Que propose le PS pour lutter contre la hausse des prix ?

D’abord, négocier avec les distributeurs et les industriels l’adoption d’un «pacte de stabilité global des prix».

Cet accord devrait permettre une stabilité des prix valable au moins six mois et garantie par un contrôle étroit opéré par la DGCCRF.

Deuxième proposition : opter pour un contrôle préventif sur la formation des prix.

Cette solution consiste, par exemple, à se rendre dans les centrales d’achat, chez les industriels, pour savoir combien ils ont acheté leurs produits et combien ils les vendent.

Les écarts abusifs pourront d’abord être dénoncés.

Et s’il y a des mécanismes d’entente, les dossiers seront portés devant le conseil de la concurrence.
En troisième lieu, il faut diminuer la TVA sur les denrées de première nécessité.
Enfin, il est impératif de favoriser l’augmentation des revenus.

Il faut une politique des revenus qui permette à chacun de faire face aux augmentations structurelles d’un certain nombre de matières premières, contre lesquelles on ne peut pas lutter.

Les propositions phare du PS pour augmenter le pouvoir d’achat

• Une conférence salariale pour augmenter les salaires et le Smic.

 La mise en place du chèque-transport destiné à tous les salariés qui utilisent leu véhicule pour se rendre au travail.

• La baisse de la TVA sur les produits de première nécessité comme le lait et le pain.

•Une augmentation de 50% de la prime pour l’emploi.

• Le respect de la loi SRU : 20% de logements sociaux dans les communes de plus de 3 500 habitants (1 500 en Île-de-France) situées dans une agglomération de plus de 50 000 habitants, comprenant au moins une commune de plus de 15 000 habitants.

Fanny Costes

 



03/01/2009
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