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LA CRISE MONDIALE ET NOUS

LA  CRISE  MONDIALE  ET  NOUS

Alors que les marchés financiers s’affolent, que la Bourse n’en finit plus de baisser, chacun d’entre nous se pose des questions.

La première de ces questions est : pourquoi cela arrive?

Oui, pourquoi la débâcle de puissantes sociétés financières américaines conduit des banques et des groupes financiers européens à la faillite et amène nos gouvernements à utiliser l’argent public pour les sauver de la banqueroute ?

Et pourquoi la faillite des ces mêmes groupes financiers serait à redouter pour nous, salvetains, citoyens français et européens ?

Le premier élément de réponse est que le monde de la finance internationale procède, sans aucun réel contrôle de la part des états, à des échanges sur l’ensemble de la planète en prenant des participations dans des montages financiers qui semblent devoir être des plus lucratifs. Personne ne se préoccupe alors de savoir si ces montages ne risquent pas d’acculer des ménages à la ruine et encore moins de savoir si, en définitive, de coûter cher à l’ensemble de la collectivité, pourvu que ça rapporte…

En résumé, c’est la recherche du profit rapide, ce qui a conduit les groupes européens, maintenant dans la tourmente, à placer des fonds dans des sociétés de crédit américaines qui avaient pour but de prêter de l’argent à des foyers aux revenus modestes… à des taux révisables.

L’affaire paraissait extrêmement juteuse et beaucoup s’y sont précipités, avec l’argent de leurs clients, sans pour autant disposer des moyens de contrôler l’activité des établissements où ce même argent se trouvait placé.

Seulement, quand les taux de crédit ont monté, les ressources des ménages américains n’ont pas suivi et les emprunteurs n’ont plus pu faire face aux échéances.

Les établissements financiers, forts de leur « bon » droit, ont alors fait expulser ces « mauvais payeurs » et saisi leurs maisons.

Jusqu’ici l’affaire aurait pu sembler bonne, bien que totalement immorale, mais les merveilleux rouages de cette machine à broyer les ménages se sont grippés : les maisons ainsi récupérées, il faudrait encore arriver à les vendre et pour vendre, il faudrait trouver des acheteurs… Seulement, les acheteurs, autres que ceux qui n’ont pas été étranglés par les prêts à taux révisable, il n’y en a pas.

Du coup, ces établissements se trouvent en faillite et entraînent dans leur chute tous ceux qui ont acheté des participations dans leur montage, y compris nos établissements européens.

Conséquence de l’effet « boule de neige » abondamment évoqué par les médias, c’est pratiquement tous les établissements financiers et leurs clients qui se trouvent entraînés dans cette dégringolade, y compris ceux qui n’ont rien à voir avec ces sociétés de crédit américaines et leur exploitation de la faiblesse des plus fragiles.

C’est là que nous nous trouvons concernés bien malgré nous.

Ceux d’entre nous qui possèdent des actions ou des parts dans les sociétés cotées en Bourse, les chefs d’entreprise à la recherche de financements, les salariés menacés par le chômage et, plus généralement, les consommateurs que nous sommes. Nous nous trouvons confrontés à la chute vertigineuse des portefeuilles de valeurs financières, au risque de fermeture d’entreprises et à la hausse des prix.

De même, en tant que collectivité locale, nous devons privilégier une attitude extrêmement prudente face aux dérapages boursiers. Maintenir le cap choisi des emprunts à taux fixe et des placements garantis constitue un réel gage de sécurité pour les finances communales.

Il est heureux que nous ayons adopté ces choix avant la crise actuelle, ce qui nous évite d’en subir de plein fouet les effets immédiats.

La deuxième question est pourquoi le Gouvernement a laissé faire ?

C’est la doctrine du capitalisme libéral qui constitue le credo de l’actuel Président de la République et de sa majorité. La règle est (ou plutôt était) de croire que les marchés financiers se régulent d’eux-mêmes et qu’il ne faut pas en  entraver le fonctionnement en disposant des barrières qui ralentiraient l’économie mondiale et affaibliraient la position des entreprises et établissements financiers français.

Le gouvernement a laissé faire jusqu’à ce que la catastrophe, après avoir touché des familles américaines dans l’indifférence générale, atteigne nos rivages et fasse vaciller l’ensemble de l’économie nationale et mondiale, comme si cette contagion  n’était pas prévisible depuis plusieurs années…

Maintenant, l’exécutif, le Président de la République en tête, se met à « nationaliser » les établissements les plus atteints.

Il ne faut pas oublier que, si l’Etat rentre dans le capital des entreprises, il devient le garant des dettes à la hauteur des parts qu’il possède et devra les rembourser en cas de défaillance.

Et même s’il ne rentre pas dans le capital  et se contente de garantir les emprunts souscrits auprès des mêmes établissements, il se retrouvera dans une situation analogue, à la différence près qu’il ne pourra même pas céder de parts pour honorer sa dette, puisqu’il n’en détiendra pas.

 En définitive, combien cela va coûter aux contribuables ? On ne le sait pas vraiment.

Le risque que représente tout ce gâchis pour notre commune, comme d’ailleurs pour l’ensemble des collectivités territoriales et pour tous leurs habitants, c’est que l’Etat répercute, une fois de plus, ces nouvelles dépenses, sur les dotations versées chaque année aux collectivités en les réduisant encore.

Si le Gouvernement maintient le cap actuel, ce sont nos ressources essentielles qui seront atteintes.

Nous devrons observer une grande vigilance sur ce point et veiller à défendre nos moyens d’agir et nos administrés par l’intermédiaire de nos élus au Parlement et dans les instances européennes.

Le capitalisme libéral a ses limites et le laisser-faire qui a été la règle pour nos gouvernants, a montré son inefficacité.

On ne peut pas laisser le monde de la finance gouverner le Monde tout court, ce n’est pas son rôle et un tel choix est contraire à l’intérêt des Nations.

Au risque de déplaire aux ultra-libéraux, la régulation des marchés ne peut se faire sans règles mondiales.

Un gouvernement doit gouverner et non pas se contenter d’accompagner l’évolution mondiale.

Pour garantir la sécurité des citoyens, il ne suffit pas d’augmenter les forces de l’ordre ou de mettre en place le fichage des citoyens, si la protection des personnes doit être assurée dans le respect des droits de l’Homme, il faut également assurer la sécurité des ressources de notre Nation.

Les marchés et les établissements financiers doivent être encadrés et dirigés, sans tomber dans l’étatisme, afin de préserver leur rôle positif dans l’économie tout en anticipant d’éventuels dérapages spéculatifs.

Cet enjeu n’est pas nouveau, et les questions que l’on peut se poser en guise de conclusion sont :

- que vont faire nos dirigeants pour enrayer ce mécanisme ?

- quelles décisions vont être prises pour prévenir de nouveaux dérapages ?

La réponse est dans le camp de nos gouvernants, en attendant d’être dans les urnes.

 

Lucien EMERAS

Pour le groupe La Salvetat Autrement

 



16/12/2008
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