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Les 35 heures que l'on croyait condamnées!

Les 35 heures que l'on croyait condamnées, se révèlent finalement très utiles dans la crise?

On se rappelle Nicolas Sarkozy il y a un an, lors de sa conférence de presse du 8 janvier, consacrée au lancement d'une très énigmatique politique de civilisation restée totalement en rade depuis, mais conférence également consacrée à la bonne santé de l'économie française, si, si, et à la condamnation des 35 heures, et à la suppression de la publicité sur les chaînes publiques.

Un peu plus de 4 mois auparavant, avait éclaté la crise des subprimes aux Etats Unis, qui allait déboucher en 12 mois sur une catastrophe financière mondiale, qui est en train de se transformer, à son tour, en crise économique majeure.

De toute évidence, le 8 janvier dernier, Nicolas Sarkozy n'était pas un voyant extralucide, mais ce qu'il a annoncé comme réformes, il l'a fait.

Donc, il aura notamment au cours de cette année, limé au maximum les 35 heures et déplafonné les heures supplémentaires.

Les 35 heures étaient dans son discours un obstacle à l'emploi, un carcan imposé à la croissance.

Bref, il fallait de toute urgence libérer le travail. La crise passe là-dessus et les entreprises redécouvrent les vertus des 35 heures.

Quand les 35 heures deviennent vertueuses.

C'est l'actuel ministère du travail qui évoque, je cite, "la vertu défensive" des 35 heures.

On se pince. Inutile pour autant de se faire trop mal.

On se souvient peut être que cette fameuse réduction du temps de travail s'était accompagnée, il y a 11 ans déjà, dans les entreprises, de négociations qui avaient abouti à des annualisations du temps de travail et en un mot, à une plus grande flexibilité dans l'organisation du travail.

Le ministère constate aujourd'hui que ces accords d'annualisation, en particulier dans les grandes entreprises de main d'œuvre, permettent de limiter les licenciements. 

Avec la réduction de la demande et le ralentissement économique, ces entreprises ont d'abord supprimé les postes d'intérimaires, puis les CDD, puis les fameuses heures supplémentaires qui devaient transformer l'économie française, et qui ont disparu corps et biens, parce qu'il n'y a plus assez d'activité.

D'ailleurs il y a un signe qui ne trompe pas, quand on appelle le ministère, personne ne vous dit du mal des 35 heures, mais on vous explique au contraire comment les utiliser.

En temps de crise, dans les entreprises où existent des accords d'annualisation, les RTT permettent en effet de limiter le recours au chômage partiel, et de retarder l'éventualité de plans sociaux.

On redécouvre à cette occasion, les gains de flexibilité permis par ces fameuses 35 heures.

Ce n'est pas pour autant une garantie absolue contre les licenciements.

Si la crise se poursuit, après les congés de RTT, il y a le chômage partiel et enfin les suppressions de postes.

Bref, avec les 35 heures, on dispose d'un amortisseur, permettant de retarder les plans sociaux.

C'est quand même une drôle d'histoire?

Il est difficile de mesurer l'effet 35 heures sur les statistiques du chômage, mais il est à peu près certain que les chiffres ont été améliorés, temporairement, par les RTT.

Sans elles, les chiffres auraient été beaucoup plus brutaux.

C'est l'ironie de l'histoire : la France parait résister mieux que ses voisins à la crise économique sur le plan de l'emploi, notamment grâce aux 35 heures.

On comprend que le gouvernement ne le hurle pas sur les toits.

Alors ne dites surtout pas à votre mère sarkozyste, que vous avez la chance d'être en RTT, elle croit que vous vous enrichissez en faisant beaucoup d'heures supplémentaires.

Serge July



03/01/2009
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